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Pakistan : Excédent de la balance des paiements et hausse des transferts de migrants

26 octobre 202510 min de lectureThe Planet Deals29 vues
Pakistan : Excédent de la balance des paiements et hausse des transferts de migrants

Introduction

Le Pakistan connaît en cette fin d’année 2025 une évolution macroéconomique majeure : le retour à l’excédent de sa balance des paiements. Un phénomène d’autant plus remarquable qu’il s’accompagne d’une hausse significative des transferts de migrants, contribuant à renforcer la stabilité financière du pays, à soutenir la roupie et à restaurer la confiance des investisseurs. Dans un contexte international tendu et après plusieurs années de déficit chronique, cette inflexion suscite espoir et prudence à la fois, tant du côté des autorités que des marchés.

Pourquoi ce retournement est-il si important aujourd’hui ? Parce que la balance des paiements, véritable thermomètre des relations économiques d’un pays avec le reste du monde, est décisive pour la santé globale de l’économie pakistanaise. Elle conditionne la capacité du pays à importer, à rembourser sa dette, à financer l’investissement et à maintenir la stabilité de sa devise. Or, le Pakistan sort tout juste d’une période marquée par de fortes pressions sur la roupie, une inflation élevée et des réserves de change sous tension.

Dans cet article, nous allons décrypter les chiffres récents, analyser les facteurs à l’œuvre derrière cette embellie, et explorer les conséquences concrètes pour l’économie pakistanaise, ses marchés et ses partenaires. Nous détaillerons aussi les défis et les perspectives qui s’ouvrent pour 2026.

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Un retournement historique de la balance des paiements

Les chiffres clés de septembre 2025

Le dernier rapport hebdomadaire du Service économique d’Islamabad le confirme : la balance des paiements du Pakistan a affiché en septembre 2025 un excédent de 77 millions de dollars, une performance qui contraste fortement avec le déficit de 347 millions enregistré à la même période en 2024. Sur l’ensemble du premier trimestre de l’exercice budgétaire 2026 (juillet à septembre 2025), le solde est également positif, à 274 millions de dollars, alors qu’il était déficitaire de 383 millions un an plus tôt.

Cette dynamique s’explique en partie par un excédent du compte courant de 110 millions de dollars en septembre, alors qu’il était déficitaire de 52 millions en septembre 2024. Le compte financier, lui aussi, s’améliore avec un excédent de 151 millions en septembre, contre un déficit cumulé de 527 millions sur le trimestre, nettement inférieur aux 921 millions de déficit du même trimestre de l’exercice précédent.

Ces évolutions sont d’autant plus notables qu’elles interviennent dans un contexte régional et mondial difficile : tensions géopolitiques, ralentissement du commerce international, volatilité des devises émergentes et incertitudes sur les prix des matières premières.

Comparaison avec les années précédentes

Depuis 2018, le Pakistan est régulièrement confronté à des déficits importants de sa balance des paiements, qui ont mis les réserves de change sous pression et nécessité plusieurs interventions du FMI, notamment via l’Extended Fund Facility. En 2023 et 2024, la dette extérieure et le service de la dette ont pesé lourdement sur les comptes du pays, forçant le gouvernement à adopter des mesures de rigueur budgétaire et monétaire.

Le retour à l’excédent observé fin 2025 marque ainsi une rupture avec cette séquence de vulnérabilité chronique. Il s’agit du premier excédent trimestriel de la balance des paiements depuis plusieurs exercices, ce qui renforce la crédibilité des réformes engagées et la capacité du pays à faire face à ses engagements internationaux.

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Les transferts de migrants : un moteur clé de la stabilité

Une progression à deux chiffres

Au cœur de cette amélioration, les transferts de migrants jouent un rôle déterminant. En septembre 2025, ces transferts ont atteint 3,2 milliards de dollars, soit une hausse de 11% par rapport à la même période de l’année précédente. Sur le trimestre, ils s’élèvent à 9,5 milliards de dollars, en progression de 8,4% sur un an. Ces flux, principalement envoyés par la diaspora pakistanaise installée au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique du Nord, représentent une source vitale de devises pour l’économie.

Dans le détail, la hausse des transferts s’explique par plusieurs facteurs :

  • Stabilité de l’emploi des expatriés, notamment dans les pays du Golfe, malgré un ralentissement mondial de la croissance.
  • Effets de change favorables, qui incitent les expatriés à rapatrier davantage de fonds.
  • Digitalisation accrue des canaux de transfert, facilitant la rapidité et la sécurité des envois.
  • Un amortisseur face aux chocs extérieurs

    Les transferts de migrants sont essentiels pour plusieurs raisons :

  • • Ils réduisent le besoin de financement extérieur.
  • • Ils soutiennent la consommation des ménages locaux.
  • • Ils limitent la volatilité de la roupie en alimentant l’offre de devises sur le marché intérieur.
  • Selon la Banque d’État du Pakistan (SBP), ces transferts ont permis de compenser en partie le déficit commercial structurel, en particulier alors que les importations repartent à la hausse (+6,3% en septembre sur un an) du fait d’une reprise de la demande intérieure et du renchérissement de certains intrants.

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    Exportations, importations et dynamisme sectoriel

    Exportations en hausse, diversification progressive

    Les exportations pakistanaises progressent de 4,5% en septembre 2025, atteignant 3,43 milliards de dollars. Sur le trimestre, elles s’élèvent à 10,1 milliards, en hausse de 8,2% par rapport à l’an passé. Cette croissance est portée par :

  • • Le textile, principal secteur exportateur, qui profite d’une demande soutenue en Europe et aux États-Unis.
  • • L’agroalimentaire, qui bénéficie de récoltes favorables.
  • • Les services IT, qui atteignent un record historique de 366 millions de dollars en septembre, témoignant de la montée en puissance de la tech pakistanaise sur le marché mondial.
  • Importations : une reprise maîtrisée

    Les importations, quant à elles, progressent de 6,3% en septembre, à 6 milliards de dollars, signe d’une demande interne en redressement après plusieurs trimestres de contraction. Sur le trimestre, elles totalisent 18,5 milliards, contre 17,1 milliards à la même période l’an passé.

    La hausse des importations concerne principalement :

  • • Les matières premières industrielles.
  • • Les biens d’équipement.
  • • Certains produits alimentaires.
  • Cette reprise maîtrisée des importations, couplée à la progression des exportations, limite l’aggravation du déficit commercial, qui demeure cependant structurel.

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    Investissements directs étrangers et flux financiers

    Les IDE : une ombre au tableau

    Si la balance des paiements bénéficie d’un excédent, les investissements directs étrangers (IDE) connaissent une baisse notable. En septembre 2025, les IDE nets se sont établis à 186 millions de dollars, contre 417 millions un an plus tôt. Sur le trimestre, ils atteignent 569 millions, en repli par rapport aux 864 millions de l’exercice précédent.

    Cette contraction s’explique par :

  • • L’attentisme des investisseurs étrangers face à la volatilité géopolitique régionale.
  • • Les incertitudes sur la fiscalité et la stabilité réglementaire.
  • • Un repositionnement des flux vers d’autres marchés émergents jugés moins risqués.
  • Toutefois, la Chine, Hong Kong, la Suisse et le Royaume-Uni demeurent parmi les principaux investisseurs, notamment dans les infrastructures et la technologie.

    Compte financier et attractivité

    Le compte financier, qui mesure l’ensemble des flux de capitaux (prêts, investissements de portefeuille, etc.), affiche un excédent de 151 millions de dollars en septembre. Sur le trimestre, le déficit se réduit, passant de 921 millions à 527 millions, traduisant une amélioration de la perception du risque souverain et une plus grande discipline budgétaire.

    L’amélioration de la balance des paiements et la stabilité retrouvée de la roupie pourraient, à moyen terme, renforcer l’attractivité du Pakistan pour les investisseurs étrangers, notamment ceux recherchant des rendements élevés dans les marchés frontières.

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    Impact sur la devise et la confiance des investisseurs

    La roupie sur la voie de la stabilisation

    La stabilité de la balance des paiements s’est traduite par un apaisement des tensions sur la roupie pakistanaise, qui avait connu une forte dépréciation en 2022 et 2023, perdant plus de 30% de sa valeur face au dollar en un an. En 2025, la devise s’est stabilisée, aidée par la hausse des transferts de migrants et la remontée des réserves de change.

    Cette stabilisation est essentielle pour :

  • • Limiter l’inflation importée.
  • • Rassurer les partenaires commerciaux.
  • • Redonner confiance aux investisseurs locaux et étrangers.
  • Climat de confiance et perspectives pour les marchés

    Le retour à l’excédent de la balance des paiements envoie un signal positif aux investisseurs, tant institutionnels qu’individuels :

  • • Les marchés boursiers saluent la réduction du risque de défaut de paiement.
  • • Les agences de notation observent de près la trajectoire budgétaire et le niveau des réserves.
  • • Les entreprises locales bénéficient d’un accès plus prévisible aux devises pour financer leurs importations et leurs investissements.
  • Cependant, cette confiance retrouvée reste fragile et conditionnée à la poursuite des réformes, à la maîtrise de l’inflation et à la stabilité politique.

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    Défis persistants et perspectives

    Les défis structurels à surmonter

    Malgré ces avancées, le Pakistan reste confronté à plusieurs défis majeurs :

  • Le déficit commercial structurel demeure élevé, notamment du fait de la dépendance aux importations d’énergie et de biens intermédiaires.
  • Le service de la dette extérieure mobilise une part importante des ressources en devises.
  • La croissance des IDE est insuffisante pour financer durablement les besoins d’investissement.
  • Les réserves de change, bien qu’en amélioration, restent modestes au regard des besoins de couverture des importations et du service de la dette.
  • Les leviers pour consolider la trajectoire

    Pour transformer cette embellie conjoncturelle en amélioration durable, plusieurs axes sont à privilégier :

  • Poursuivre la diversification des exportations, notamment dans les services numériques et les industries à forte valeur ajoutée.
  • Renforcer l’attractivité pour les IDE par des réformes fiscales et une meilleure sécurité juridique.
  • Valoriser la diaspora en facilitant l’investissement des expatriés au-delà des simples transferts familiaux.
  • Mieux gérer la dette extérieure, notamment via la renégociation avec les principaux créanciers comme la Chine et l’Arabie saoudite.
  • Scénario pour 2026

    Si la tendance positive des transferts de migrants et des exportations se confirme, et sous réserve d’une stabilité politique interne, le Pakistan pourrait continuer d’afficher une balance des paiements équilibrée, voire excédentaire, en 2026. Cela permettrait d’accroître les réserves de change, de stabiliser la devise et de renforcer la résilience de l’économie face aux chocs extérieurs.

    Cependant, un retournement des cours des matières premières, un ralentissement des transferts de migrants ou une aggravation du contexte géopolitique pourraient fragiliser cette trajectoire.

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    Conclusion

    Le retour à l’excédent de la balance des paiements et la hausse des transferts de migrants marquent un tournant dans la trajectoire économique du Pakistan. Ces signaux positifs traduisent une plus grande résilience face aux chocs extérieurs et offrent au pays une fenêtre de stabilité bienvenue après plusieurs années de turbulences. Si cette dynamique se confirme, elle pourrait ouvrir la voie à une croissance plus équilibrée et inclusive, à condition de surmonter les défis structurels persistants.

    Pour les investisseurs, les entreprises et les décideurs, l’enjeu est désormais de transformer ce rebond conjoncturel en progrès durable, en s’appuyant sur l’innovation, la diversification et la mobilisation de la diaspora. Le Pakistan entame ainsi, en cette fin 2025, une séquence décisive pour son avenir économique.

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    ❓ FAQ - Questions Fréquentes

    1. Qu’est-ce que la balance des paiements et pourquoi son excédent est-il important pour le Pakistan en 2025 ?

    La balance des paiements est décrite dans l’article comme un thermomètre des relations économiques d’un pays avec le reste du monde. Elle conditionne la capacité à importer, à rembourser la dette, à financer l’investissement et à maintenir la stabilité de la devise. Après plusieurs années de déficit et de pressions sur la roupie, le retour à l’excédent fin 2025 est un tournant pour le Pakistan. En septembre 2025, la balance des paiements affiche un excédent de 77 millions de dollars, et sur le premier trimestre de l’exercice 2026 (juillet-septembre 2025), un solde positif de 274 millions. Cet excédent renforce la crédibilité des réformes, soutient la stabilité de la roupie et améliore la confiance des investisseurs. Il réduit aussi la vulnérabilité externe en améliorant les réserves de change et la capacité du pays à faire face à ses engagements internationaux, dans un contexte régional et mondial pourtant difficile.

    2. Quels sont les chiffres clés de septembre 2025 et du début d’exercice 2026 ?

    Les données récentes montrent un retournement net. Septembre 2025: excédent de la balance des paiements de 77 millions de dollars. Sur le trimestre (juillet-septembre 2025): excédent de 274 millions, contre un déficit de 383 millions un an plus tôt. Le compte courant passe à un excédent de 110 millions en septembre (contre un déficit de 52 millions en septembre 2024). Le compte financier affiche un excédent de 151 millions en septembre, tandis que son déficit trimestriel se réduit à 527 millions, contre 921 millions l’année précédente. Côté échanges, les exportations atteignent 3,43 milliards en septembre (+4,5% sur un an) et 10,1 milliards sur le trimestre (+8,2%). Les importations montent à 6 milliards en septembre (+6,3%) et 18,5 milliards sur le trimestre (contre 17,1 milliards un an plus tôt). Les transferts de migrants s’élèvent à 3,2 milliards en septembre et 9,5 milliards sur le trimestre.

    3. Que sont les transferts de migrants et comment ont-ils évolué ?

    Les transferts de migrants sont les fonds envoyés par la diaspora vers le Pakistan. Ils constituent une source vitale de devises. En septembre 2025, ils atteignent 3,2 milliards de dollars, en hausse de 11% sur un an. Sur le trimestre, ils totalisent 9,5 milliards, soit +8,4% par rapport à l’année précédente. Ces flux proviennent principalement des expatriés au Moyen-Orient, en Europe et en Amérique du Nord. Leur progression s’explique par trois facteurs mis en avant dans l’article: la stabilité de l’emploi des expatriés dans les pays du Golfe, des effets de change favorables incitant à rapatrier davantage de fonds, et la digitalisation accrue des canaux de transfert, qui améliore rapidité et sécurité. Cette dynamique renforce la capacité du pays à financer son économie, en particulier dans un contexte où les importations repartent à la hausse et où la stabilité de la devise est un enjeu central.

    4. En quoi les transferts de migrants stabilisent-ils la roupie et l’économie ?

    Les transferts de migrants jouent un rôle d’amortisseur: ils réduisent le besoin de financement extérieur, soutiennent la consommation des ménages et alimentent l’offre de devises sur le marché intérieur. Selon l’article, ils ont contribué à compenser une partie du déficit commercial structurel, notamment alors que les importations ont progressé de 6,3% en septembre sur un an. En 2025, cet apport en devises a aidé à stabiliser la roupie, après une forte dépréciation en 2022-2023 (plus de 30% sur un an). La stabilisation de la devise limite l’inflation importée, rassure les partenaires commerciaux et redonne confiance aux investisseurs. Couplée à la remontée des réserves de change et à l’excédent de la balance des paiements, cette hausse des transferts renforce la résilience financière du pays et réduit les tensions sur le marché des changes.

    5. Comment évoluent les exportations et les importations pakistanaises ?

    En septembre 2025, les exportations augmentent de 4,5% à 3,43 milliards de dollars; sur le trimestre, elles atteignent 10,1 milliards (+8,2% sur un an). Trois moteurs sont cités: le textile (demande soutenue en Europe et aux États-Unis), l’agroalimentaire (récoltes favorables) et les services IT, qui signent un record de 366 millions de dollars en septembre. Les importations progressent de 6,3% en septembre à 6 milliards; sur le trimestre, elles totalisent 18,5 milliards (contre 17,1 milliards un an plus tôt). Les hausses concernent surtout les matières premières industrielles, les biens d’équipement et certains produits alimentaires. Cette reprise des importations reste décrite comme maîtrisée. Couplée à la progression des exportations, elle limite l’aggravation du déficit commercial, qui demeure toutefois structurel en raison, entre autres, de la dépendance aux importations d’énergie et de biens intermédiaires.

    6. Qu’entend-on par compte courant et compte financier dans l’article, et comment ont-ils évolué ?

    L’article distingue deux composantes suivies de près: le compte courant et le compte financier. En septembre 2025, le compte courant passe à un excédent de 110 millions de dollars (contre un déficit de 52 millions un an plus tôt). Le compte financier est défini dans le texte comme mesurant l’ensemble des flux de capitaux (prêts, investissements de portefeuille, etc.). Il affiche un excédent de 151 millions en septembre. Sur le trimestre, son déficit se réduit nettement, à 527 millions contre 921 millions à la même période de l’exercice précédent. Cette évolution traduit une amélioration de la perception du risque souverain et une plus grande discipline budgétaire. L’ensemble de ces mouvements, combinés à la hausse des transferts de migrants et à la progression des exportations, explique le retour à l’excédent de la balance des paiements observé fin 2025.

    7. Pourquoi les investissements directs étrangers (IDE) reculent-ils malgré l’excédent externe ?

    Les IDE connaissent une baisse notable. En septembre 2025, ils s’établissent à 186 millions de dollars, contre 417 millions un an plus tôt. Sur le trimestre, 569 millions, en repli par rapport aux 864 millions de l’exercice précédent. Trois raisons sont avancées: l’attentisme lié à la volatilité géopolitique régionale, des incertitudes sur la fiscalité et la stabilité réglementaire, et un repositionnement des flux vers d’autres marchés émergents jugés moins risqués. Malgré cela, certains pays restent des investisseurs clés (Chine, Hong Kong, Suisse, Royaume-Uni), notamment dans les infrastructures et la technologie. À moyen terme, l’article estime que l’amélioration de la balance des paiements et la stabilité de la roupie pourraient renforcer l’attractivité du Pakistan, en particulier pour des investisseurs en quête de rendements élevés sur des marchés frontières.

    8. Quel est l’impact sur la roupie pakistanaise et l’inflation ?

    Après une forte dépréciation en 2022-2023 (plus de 30% face au dollar en un an), la roupie s’est stabilisée en 2025. Cette stabilisation est attribuée dans l’article à la hausse des transferts de migrants et à la remontée des réserves de change, dans un contexte de retour à l’excédent de la balance des paiements. Une devise plus stable est essentielle pour limiter l’inflation importée, rassurer les partenaires commerciaux et redonner confiance aux investisseurs. Ainsi, l’apaisement des tensions sur le marché des changes contribue à un environnement macroéconomique plus prévisible, favorable aux entreprises pour financer leurs importations et leurs investissements, et aux marchés financiers qui perçoivent une réduction du risque de défaut et une trajectoire budgétaire plus crédible.

    9. Que signifie ce retournement pour les investisseurs et les marchés ?

    Le retour à l’excédent envoie un signal positif. Selon l’article: les marchés boursiers saluent la réduction du risque de défaut; les agences de notation scrutent la trajectoire budgétaire et le niveau des réserves; les entreprises locales bénéficient d’un accès plus prévisible aux devises pour financer importations et investissements. Le compte financier s’améliore et le déficit trimestriel se réduit, reflétant une meilleure perception du risque souverain et une discipline budgétaire accrue. Toutefois, la confiance demeure fragile et dépend de la poursuite des réformes, de la maîtrise de l’inflation et de la stabilité politique. À moyen terme, la stabilité de la roupie et l’excédent externe pourraient renforcer l’attractivité du pays pour des investisseurs recherchant des rendements élevés sur des marchés frontières.

    10. Quels sont les principaux défis structurels encore présents ?

    L’article souligne plusieurs fragilités persistantes: un déficit commercial structurel élevé, alimenté par la dépendance aux importations d’énergie et de biens intermédiaires; un service de la dette extérieure qui mobilise une part importante des ressources en devises; une croissance des IDE jugée insuffisante pour couvrir durablement les besoins d’investissement; et des réserves de change encore modestes au regard des besoins de couverture des importations et du service de la dette. Ces défis limitent la marge de manœuvre, même en période d’embellie. Ils exigent la poursuite de réformes et d’actions ciblées pour transformer un rebond conjoncturel en amélioration durable de la position externe et de la résilience macroéconomique.

    11. Quels leviers le Pakistan peut-il actionner pour consolider cette amélioration ?

    Plusieurs axes sont mis en avant pour pérenniser la trajectoire: poursuivre la diversification des exportations, notamment dans les services numériques et les industries à plus forte valeur ajoutée; renforcer l’attractivité des IDE par des réformes fiscales et une meilleure sécurité juridique; valoriser la diaspora en facilitant l’investissement des expatriés au-delà des transferts familiaux; et mieux gérer la dette extérieure, y compris via des renégociations avec des créanciers majeurs comme la Chine et l’Arabie saoudite. Combinés à la stabilité de la roupie et à l’amélioration de la balance des paiements, ces leviers peuvent accroître les réserves de change, soutenir l’investissement productif et réduire la vulnérabilité face aux chocs externes.

    12. Quelles perspectives pour 2026 et quels risques surveiller ?

    Le scénario présenté est conditionnel. Si la tendance positive des transferts de migrants et des exportations se confirme, et sous réserve d’une stabilité politique interne, le Pakistan pourrait afficher une balance des paiements équilibrée voire excédentaire en 2026. Cela permettrait d’augmenter les réserves de change, de stabiliser davantage la devise et de renforcer la résilience de l’économie face aux chocs externes. À l’inverse, plusieurs risques pourraient fragiliser cette trajectoire: un retournement des cours des matières premières, un ralentissement des transferts de migrants, ou une aggravation du contexte géopolitique. La confiance des investisseurs reste donc tributaire de la poursuite des réformes, de la maîtrise de l’inflation et d’un environnement politique stable.