L’or poursuit sa correction, nouveau creux atteint

Introduction : la fin d’un rallye historique pour l’or
L’or, longtemps considéré comme la valeur refuge ultime, traverse depuis la mi-octobre 2025 une correction spectaculaire, marquant un tournant après une année de records. Après avoir franchi la barre symbolique des 3 900 dollars l’once début octobre, le métal jaune a subi une chute brutale, cassant plusieurs supports techniques majeurs. Ce mouvement, qui a surpris même les investisseurs chevronnés, est le reflet d’une dynamique de marché en pleine mutation où la prudence l’emporte désormais sur l’euphorie.
Ce retournement de tendance n’est pas anodin : il intervient dans un environnement international marqué par la vigueur retrouvée des marchés actions, la stabilisation des taux américains et une recomposition des portefeuilles. Pour comprendre les ressorts de cette correction et ses implications pour les investisseurs, il faut revenir sur les excès récents, les causes profondes de la chute, mais aussi les perspectives qui s’ouvrent désormais sur le marché de l’or.
Un rallye sans précédent en 2025 : des records à la surchauffe
L’année des records absolus
L’année 2025 avait commencé sous les meilleurs auspices pour l’or : entre janvier et octobre, le métal précieux a enchaîné les plus hauts historiques, porté par un contexte d’incertitudes géopolitiques, de tensions sur les marchés obligataires et de fuites vers les actifs refuges. Selon Gold.fr, le cours de l’or en euros a progressé de 34 % depuis début janvier, tandis que le prix en dollars a flirté avec la barre des 4 000 dollars l’once début octobre, soit une hausse de plus de 44 % sur douze mois.
Cette envolée s’est illustrée par plusieurs jalons marquants :
L’or a ainsi surperformé tous les grands indices boursiers, le CAC 40 n’ayant progressé que de 8 % sur la même période.
Une bulle spéculative alimentée par le FOMO
Cette dynamique haussière s’est accompagnée d’une vague spéculative inédite. Beaucoup d’investisseurs particuliers et institutionnels sont entrés sur le marché, motivés par la crainte de rater le train (FOMO – Fear Of Missing Out). L’ambiance était à la chasse aux records, chaque correction étant immédiatement rachetée.
Mais cette frénésie a fini par générer un marché « suracheté » : les indicateurs techniques, comme le RSI (Relative Strength Index), signalaient une surchauffe. Le marché s’est alors trouvé saturé de positions longues, souvent à effet de levier élevé, avec des ordres automatiques de protection (stop loss) prêts à se déclencher à la moindre secousse.
Correction violente : l’or sous pression, les supports techniques lâchent
Le choc du 21 octobre : une journée noire
Tout a basculé le 21 octobre 2025. En l’espace de quelques heures, l’or a perdu 5,5 %, soit la plus forte baisse journalière depuis 2020, selon Infonet.fr. Ce décrochage a été provoqué par un alignement de facteurs défavorables :
Les ventes techniques se sont alors enchaînées, amplifiées par les algorithmes de trading et la liquidation des positions spéculatives. Les ordres stop loss se sont activés en cascade, précipitant la chute des cours.
Une correction qui s’accélère : supports enfoncés, nouveaux creux atteints
La dynamique baissière ne s’est pas arrêtée là. Entre le 21 et le 27 octobre, l’or a poursuivi sa correction technique, perdant près de 9 % en six jours selon Veracash. Cette dégringolade a été accentuée par le désengagement massif des investisseurs spéculatifs, qui ont fui le marché à la faveur des premiers signaux de faiblesse.
Le support technique majeur à 3 972 dollars a cédé dans la nuit du 27 au 28 octobre, ouvrant la voie à un repli vers la prochaine zone technique autour de 3 850 dollars. Plusieurs analystes évoquent un risque de poursuite de la correction jusqu’à ce seuil, voire au-delà si la pression vendeuse persiste.
Les causes profondes de la correction : entre technique et macroéconomie
Un phénomène d’essoufflement après l’euphorie
La correction actuelle s’explique d’abord par un essoufflement logique après une période de surchauffe. Le marché était devenu trop « plein » de positions longues, avec une majorité d’investisseurs pariant sur la hausse. Dès les premiers signes de faiblesse, les prises de bénéfices et le déclenchement des ordres automatiques ont créé un effet d’avalanche.
Des facteurs macroéconomiques défavorables
Au-delà de l’aspect technique, plusieurs éléments macroéconomiques ont contribué à la chute de l’or :
Selon plusieurs observateurs, le retour d’un certain appétit pour le risque, combiné à la détente sur les taux longs américains, a détourné les flux d’investissement vers d’autres classes d’actifs.
Réactions et impacts sur les marchés et les investisseurs
Réallocation des portefeuilles : l’heure de la prudence
Face à la correction de l’or, de nombreux investisseurs institutionnels et particuliers ont procédé à une réallocation de leurs portefeuilles. Les stratégies observées ces derniers jours reflètent une prudence accrue :
Les ETF et ETP adossés à l’or ont vu leurs encours reculer, conséquence directe des retraits massifs. Selon les données de l’Insee, la volatilité sur les matières premières, dont l’or, a atteint son point culminant en octobre.
Conséquences pour les épargnants français et européens
Pour les investisseurs français et européens, le message est clair : l’or n’échappe pas aux cycles du dollar ni aux anticipations de la Fed. Même en période de tensions géopolitiques, le métal jaune peut connaître des phases de correction brutale, surtout lorsque le marché est suracheté.
Analyse technique : supports brisés, quelles zones surveiller ?
Les seuils techniques clés à court terme
Après la rupture du support à 3 972 dollars, l’attention se porte désormais sur la prochaine zone technique majeure autour de 3 850 dollars. Ce niveau, s’il venait à céder, pourrait ouvrir la voie à une correction plus profonde, avec des cibles potentielles vers 3 800 puis 3 700 dollars l’once.
Les analystes surveillent également :
Scénarios possibles pour les prochaines semaines
Trois scénarios principaux se dessinent pour la suite :
Dans tous les cas, la volatilité devrait rester élevée tant que le marché n’aura pas digéré l’excès spéculatif des dernières semaines.
Perspectives et tendances futures pour le marché de l’or
L’or, toujours pilier du portefeuille à long terme ?
Malgré la correction actuelle, l’or conserve son statut de valeur refuge dans une optique de diversification de portefeuille. Historiquement, les phases de consolidation font partie intégrante du cycle des matières premières. Les fondamentaux de long terme – inflation, incertitudes géopolitiques, déséquilibres budgétaires – restent en place.
Pour autant, les investisseurs doivent intégrer la nouvelle donne :
Quelles tendances à surveiller en 2026 ?
Plusieurs variables seront déterminantes pour le marché de l’or dans les mois à venir :
Les grands acteurs institutionnels, comme les banques centrales, surveillent de près ces évolutions. Leur stratégie d’achat ou de vente d’or pourrait à nouveau influencer la tendance.
Conclusion : une correction salutaire ou un changement de paradigme ?
Le mouvement de correction que connaît l’or fin octobre 2025 marque la fin d’un cycle d’euphorie et le retour à une certaine rationalité sur les marchés. Après des mois de hausses spectaculaires, le métal jaune rappelle qu’il n’est pas à l’abri de phases de consolidation brutale, notamment lorsque les positions spéculatives deviennent trop massives.
Pour les investisseurs, cette séquence constitue à la fois un avertissement et une opportunité. Si la prudence s’impose à court terme, le socle fondamental de l’or demeure solide dans une logique de diversification patrimoniale. À l’aube de 2026, le marché de l’or entre dans une nouvelle phase, où la gestion du risque et la discipline d’investissement feront la différence face à une volatilité qui s’est installée pour durer.
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❓ FAQ - Questions Fréquentes
1. Pourquoi l’or corrige-t-il après un rallye historique en 2025 ?
Après avoir atteint près de 4 000 dollars l’once début octobre 2025, l’or sort d’une phase de surchauffe alimentée par l’euphorie et le FOMO. Le 21 octobre, une combinaison de facteurs a déclenché une baisse brutale: rebond du dollar, attente du CPI américain (accentuant la perspective d’une Fed restrictive) et prises de bénéfices après des semaines de hausse. Le marché était saturé de positions longues, souvent avec effet de levier, et les ventes techniques (stop loss) se sont activées en cascade. Entre le 21 et le 27 octobre, la correction s’est accélérée, avec près de −9 % en six jours. La vigueur retrouvée des actions, la détente des taux longs américains et des arbitrages vers d’autres actifs ont détourné des flux de l’or. Résultat: plusieurs supports techniques ont cédé, signalant un changement de dynamique à court terme.
2. Qu’entend-on par marché « suracheté » et quel est le rôle du RSI ?
Un marché « suracheté » décrit une situation où les prix ont trop monté trop vite, souvent au-dessus de leurs fondamentaux, rendant un repli probable. Dans le cas de l’or en 2025, l’ascension continue et l’enthousiasme spéculatif ont conduit à une saturation de positions acheteuses. Le RSI (Relative Strength Index) est un indicateur de momentum mentionné dans l’article: il aide à repérer ces phases en signalant la surchauffe. Lorsque le RSI atteint des zones élevées, il suggère que le marché pourrait manquer de souffle, augmentant la probabilité de prises de bénéfices et de corrections techniques. Couplé à des volumes élevés et à la présence d’ordres automatiques (stop loss), un RSI en zone de surachat peut précéder des mouvements de baisse rapides lorsque le sentiment change.
3. Que s’est-il passé le 21 octobre 2025, journée noire pour l’or ?
Le 21 octobre 2025, l’or a chuté de 5,5 % en quelques heures, sa plus forte baisse journalière depuis 2020. Trois catalyseurs se sont alignés: le rebond du dollar américain, rendant l’or plus cher pour les investisseurs non américains; l’attente fébrile du CPI américain, renforçant l’idée d’une Fed durablement restrictive; et d’importantes prises de bénéfices après un rallye prolongé. Ces facteurs ont déclenché des ventes techniques: activation en cascade des stop loss, liquidations de positions spéculatives (souvent à effet de levier) et amplification par les algorithmes de trading. Ce choc initial a brisé la confiance à court terme et ouvert la voie à la poursuite de la correction les jours suivants.
4. Pourquoi la force du dollar pèse-t-elle sur le prix de l’or ?
L’or étant coté en dollars, un renforcement de la devise américaine renchérit mécaniquement le métal pour les investisseurs dont la monnaie de référence n’est pas le dollar (euro, etc.). Lorsque le dollar s’apprécie, la demande internationale peut se contracter car l’or devient moins abordable, ce qui exerce une pression baissière sur le cours. Dans la correction actuelle, le rebond du dollar a été un facteur clé, s’ajoutant à l’attente d’une politique monétaire américaine jugée toujours restrictive. Ce contexte a renforcé l’attrait des obligations en dollars au détriment de l’or, contribuant aux arbitrages et aux sorties des produits adossés au métal jaune.
5. Quels niveaux techniques surveiller après la rupture des supports ?
Un support majeur à 3 972 dollars a cédé dans la nuit du 27 au 28 octobre. L’attention se porte désormais sur la zone des 3 850 dollars: si elle tient, un rebond technique est possible; si elle cède, des cibles plus basses sont évoquées autour de 3 800 puis 3 700 dollars l’once, avec un risque d’extension vers 3 600 dollars. Les analystes suivent aussi: 1) les volumes — un reflux marqué sur volumes élevés peut signaler une capitulation; 2) les indicateurs de momentum (RSI, MACD) — un passage en zone de survente peut annoncer une stabilisation à court terme. Tant que l’excès spéculatif n’est pas digéré, la volatilité reste susceptible de demeurer élevée.
6. Comment les stop loss, l’effet de levier et le trading algorithmique ont-ils amplifié la baisse ?
Le marché était « plein » de positions longues, souvent à effet de levier (positions ouvertes à crédit). Quand les premiers signaux de faiblesse sont apparus, les ordres stop loss — ordres automatiques de protection — se sont déclenchés, créant des ventes forcées. Les algorithmes de trading, paramétrés sur des seuils techniques, ont accentué ce mouvement en exécutant des ordres à la cassure des supports. L’effet de levier a amplifié la sensibilité aux variations: de petites baisses ont entraîné des liquidations rapides pour respecter les marges, alimentant une dynamique de ventes en chaîne. Cette combinaison a transformé des prises de bénéfices classiques en une correction violente et auto-entretenue.
7. En quoi la vigueur des actions et la détente des taux longs ont-elles pesé sur l’or ?
Le retour de vigueur des marchés actions a ravivé l’appétit pour le risque, incitant des arbitrages au détriment des actifs refuges comme l’or. Parallèlement, la perspective d’une politique monétaire américaine jugée toujours restrictive et la détente sur les taux longs ont rendu les obligations souveraines (notamment américaines) plus attractives. Résultat: des réallocations de portefeuilles ont réduit l’exposition aux matières premières, dont l’or, au profit du cash et des Treasuries. Ce déplacement des flux a contribué à la pression vendeuse sur le métal jaune et à la baisse des encours des ETF/ETP adossés à l’or.
8. Comment les investisseurs ont-ils réalloué leurs portefeuilles face à la correction ?
Les stratégies récentes reflètent une prudence accrue. Trois mouvements dominent: 1) renforcement des liquidités (retour au cash pour limiter le risque); 2) arbitrages au profit des obligations souveraines américaines, devenues plus attractives; 3) réduction des expositions aux matières premières, l’or n’étant plus perçu comme un « must-have » à court terme. Les produits indiciels adossés à l’or (ETF/ETP) ont enregistré des retraits, et la volatilité des matières premières a culminé en octobre. Cette réallocation vise à traverser une phase de marché où la dynamique technique est défavorable au métal jaune et où la sensibilité au dollar et aux taux reste forte.
9. Quelles conséquences pour les épargnants français et européens ?
L’article souligne trois points clés: 1) l’or reste sensible au dollar et aux anticipations de la Fed; même en contexte géopolitique tendu, il peut subir des corrections brutales lorsqu’il est suracheté; 2) les détenteurs d’or physique constatent une forte volatilité de la valeur de leur patrimoine; 3) les acheteurs entrés près des plus hauts affichent des moins-values latentes. Dans ce contexte, certains gestionnaires recommandent d’attendre une stabilisation des cours avant de renforcer les positions. La leçon à retenir: intégrer la volatilité accrue dans la gestion du risque et calibrer l’exposition au métal précieux dans une logique de diversification.
10. Que faire en tant qu’investisseur dans l’immédiat, selon l’article ?
L’article met l’accent sur la prudence à court terme. Plusieurs axes ressortent: 1) attendre des signaux de stabilisation sur les zones techniques (autour de 3 850 dollars) avant tout renforcement; 2) tenir compte d’une volatilité élevée tant que l’excès spéculatif n’est pas digéré; 3) privilégier une diversification disciplinée, en calibrant l’exposition à l’or selon la sensibilité au dollar et aux taux; 4) noter que des arbitrages récents ont favorisé le cash et les obligations souveraines, au détriment des matières premières. En résumé, gérer le risque prime: surveiller supports, volumes et indicateurs de momentum, et éviter de s’exposer excessivement en phase de correction.
11. Quels scénarios sont envisagés pour les prochaines semaines ?
Trois scénarios sont décrits: 1) stabilisation sur les supports actuels: si la zone des 3 850 dollars tient, un rebond technique alimenté par des rachats à bon compte est possible; 2) poursuite de la correction: une rupture des supports ouvrirait la voie vers 3 700 dollars, voire 3 600 dollars, avant une recherche d’équilibre; 3) reprise de la tendance haussière: un retour des incertitudes macroéconomiques ou géopolitiques pourrait relancer la demande de valeur refuge. Dans tous les cas, la volatilité devrait rester élevée tant que le marché n’a pas absorbé les excès accumulés pendant le rallye.
12. L’or reste-t-il un pilier du portefeuille à long terme ?
Oui, l’article rappelle que malgré la correction, l’or conserve son statut de valeur refuge dans une logique de diversification. Les cycles de consolidation sont inhérents aux matières premières. Les fondamentaux de long terme — inflation, incertitudes géopolitiques, déséquilibres budgétaires — demeurent. Cependant, il faut intégrer la « nouvelle donne »: le poids du trading algorithmique rend les corrections plus rapides; la sensibilité au dollar et aux taux reste déterminante; la diversification doit rester la « règle d’or ». Autrement dit, l’or peut continuer à jouer un rôle clé, à condition d’adapter le calibrage de l’exposition au contexte de volatilité accrue.
13. Quelles tendances surveiller en 2026 pour le marché de l’or ?
Trois variables seront déterminantes: 1) l’évolution de la politique monétaire américaine: toute inflexion du discours de la Fed pourrait raviver l’intérêt pour l’or; 2) les tensions géopolitiques (Moyen-Orient, Ukraine, Asie): elles peuvent générer des accès de volatilité et soutenir la demande de valeur refuge; 3) l’appétit pour le risque sur les marchés actions: si le rebond boursier se prolonge, les flux pourraient continuer à se détourner du métal jaune. Les banques centrales et grands acteurs institutionnels surveillent ces paramètres, leurs achats/ventes pouvant influencer la tendance.
14. Qu’est-ce que le CPI et pourquoi son attente a pesé sur l’or ?
Le CPI (indice des prix à la consommation) mesure l’inflation. Dans l’article, l’attente de sa publication a renforcé l’anticipation d’une politique monétaire américaine toujours restrictive. Une Fed perçue comme inflexible soutient les rendements des obligations en dollars et le dollar lui-même, diminuant l’attrait relatif de l’or. Cette perspective a contribué au décrochage du 21 octobre: en amont de la publication, les investisseurs ont réduit leur exposition au métal jaune, déclenchant des ventes techniques et des prises de bénéfices.